Avec les dents.
Parce que je me sens bien avec toi. Deux fois par semaine, c'est trop peu. J'ai envie de tellement plus. Ces trois mots ne franchissent pas mes lèvres, mais je les pense, des fois. Je me pose trop de question, non ?! Je pense que tu seras l'un des seuls à pouvoir me faire palper l'impalpable. J'espère que tu réussiras, parce que ça me permettrait d'éviter les crises inutiles, parce que quand même, j'suis con quand j'suis pas avec toi depuis trop longtemps. J'arrive même à dire que ces temps-ci, ma vie, c'est plutôt cool. Tu te rends compte ? Si j'en arrive à dire ça, c'est que tu as une influence inexpliquée. Je ne parle même pas de mes hallucinations olfactives. Pourquoi, oui, pourquoi des fois, sans prévenir, ton odeur surgit, comme ça ? Madeleine de Proust inexpliquée, mais très agréable. Tu me manques en ce moment même. J'aime voir ce regard pseudo-innocent, sentir le poids de ton corps sur le mien. J'ai peur, aussi. Peur que tout s'arrête, que tout s'effondre, je redoute quelque chose d'implacable. Comme une fatalité, qui approche à chaque seconde qui passe. Chaque seconde, chaque minute, nous rapproche d'une éventuelle fin. Une fin qui me mettrait à terre, voir plus bas.
Explique-moi comment tu fais, parce que j'ai du mal à comprendre. On se connait depuis exactement trois semaines. Trois. En trois semaines, tu as réussi ce que je pensais infaisable. Je m'attache, peut-être trop vite, peut-être de manière trop dangereuse, sans doute avec l'énergie, non pas celle du désespoir, mais sans doute celle de la folie.
Tes lèvres sur les miennes, tes mains glacées dans mon dos.
Écrit avec la musique du château dans le ciel, là